Les Acadiens se sont retrouvé en Louisianne malgré eux.
Deux ans avant la guerre de Sept-ans (guerre qui opposa entre autres la France et l'Espagne à l'Angleterre et à la Prusse), les colonies anglaises se sont alliées pour en finir avec la Nouvelle-France.
En septembre 1755, les autorités britanniques d'Halifax ont officiellement mis en branle leur projet d'exproprier 7000 Acadiens sur la côte américaine. On leur avait promis qu'ils pouvaient garder leurs effets personnels mais ce ne furent que des paroles en l'air puisque les Britanniques se sont emparés de tous leurs biens avant de les mettre de force dans des bateaux.
Une fois les gens partis, les Britanniques ont tué le bétail et brûlé les maisons et le colonel en charge (Lawrence) ordonna a ses hommes de s'assurer que tous ceux qui restaient seraient réduits à la famine.
Le cauchemar ne se termine pas là ! Plusieurs allèrent se refugier sur les côtes de l'Ile du prince Edouard qui fut à son tour conquise par les britanniques.
Le calvaire continua au Massachussets, en Caroline, en Géorgie, au Maryland, dans l'état de New york, et ensuite en Pennsylvanie.
En 1763, croyant se diriger vers l'un des derniers territoires français de l'
Amérique du Nord, plusieurs Acadiens prirent le chemin de la Louisianne. Ce qu'ils ne savaient pas. la France avait cedé le territoire à l'Espagne.
Les Espagnols ont toutefois très bien acceuilli les Acadiens. Voilà aussi le pourquoi de l'accent un peu hispanique !
Complement internaute :
Les Acadiens sont donc devenus des Citoyens Etrangers, mais aussi des Étrangers de la Couronne (la Couronne était alors à Londres) et ils ont donc eu droit à leurs propres lois.
La loi britannique sur les étrangers leur interdisait le port d'armes, mais cette dernière fut abrogée en 1774. Ce n'est qu'en 1783 que la loi française fut abrogée et enfin, en 1791, la loi française sur les étrangers fut abolie et les Acadiens, qui n'étaient plus des étrangers mais bien des Citoyens Français, furent alors autorisés à porter des armes et à faire partie du royaume de France.
Leur langue demeura toutefois une affaire privée et ils étaient toujours considérés comme des étrangers par la plupart des Français.